Les entreprises modernes sont de plus en plus attirées par la croissance externe qui n’est autre qu’une stratégie de développement d’entreprise qui s’appuie sur un rapprochement avec une autre entreprise. Cette approche de croissance peut être très bénéfique pour les entreprises, puisqu’elle constitue un véritable coup d’accélérateur et une opportunité d’élargir leurs axes de développement sur le long terme.
Il est toutefois important de souligner la différence entre la croissance externe et la croissance interne (croissance organique) qui consiste à mobiliser uniquement les ressources internes de l’entreprise (compétences clés, ressources humaines, ressources financières, technologie…) pour soutenir son activité et augmenter son chiffre d’affaire. La dimension de développement est donc plus élargie dans ce sens.
Mais vous devez avoir un plan bien réfléchi et une approche méthodique avant de vous lancer dans une telle démarche pour récolter les résultats attendus et assurer sa réussite. Voici quelques conseils et éclaircissements pour vous aider à voir plus clair.
Songer à une stratégie de croissance externe n’est pas exclusif aux grandes entreprises
La croissance externe est une stratégie de développement « à l’extérieur », basée sur l’acquisition, l’alliance et même la fusion avec d’autres sociétés concurrentes ou complémentaires afin de faire évoluer son activité rapidement. Autrement dit, il s’agit de prendre part aux décisions d’une société cible, ou de la contrôler totalement pour bénéficier de synergies et d’autres retombées positives.
Un plan de croissance externe maîtrisé et bien pensé accélère considérablement le développement d’une société, favorise ses opérations d’échange, crée de nouveaux réseaux de distribution et accroît la valeur pour ses actionnaires. Et c’est ce qui encourage les sociétés à s’y intéresser davantage. D’ailleurs, une étude du cabinet Xerfi, le confirme et rajoute qu’il s’agirait même d’une véritable tendance de fond. En effet, 12 % des entreprises en croissance ont réalisé au moins une acquisition de titres ou de fonds de commerce au cours de leurs cinq dernières années. Et sur la même période, leur croissance externe prenait une part très importante de leur investissement total, entre 54 et 62 % chose qui souligne l’utilité de cette approche de croissance.
Mais il reste primordial de bien étudier votre stratégie de développement à l’extérieur et de définir les motivations qui vous incitent réellement afin d’opter pour la forme de croissance externe qui vous convient le mieux.
Acheter oui, mais il faut bien identifier les raisons !
Une stratégie d’acquisition réussie doit obéir à une logique opérationnelle forte et débouche sur des avantages clés. Premièrement, il y a un avantage commercial, l’acquisition d’une entreprise ou d’un fonds de commerce permet d’acquérir de nouveaux clients, de rebondir commercialement, d’étoffer sa notoriété et sa visibilité, d’élargir sa gamme de services, de contrecarrer une guerre des prix, et de gagner des parts de marché rapidement. C’est le cas d’Oxatis l’éditeur de logiciels spécialiste du e-commerce, qui après dix ans de sa création s’engage dans une stratégie de croissance externe qui a renforcé sa position sur le marché et lui a offert un avantage concurrentiel indéfectible. En effet, après avoir multiplié ses acquisitions, Actinic en Angleterre en 2012, la division e-commerce de Sage en 2014, Xopie en Espagne en 2015…, l’entreprise marseillaise jouit aujourd’hui de 14 nationalités et enregistre une progression d’activité de 30% par an !
Cette stratégie de croissance offre un avantage organisationnel également, qui permet à l’entreprise engagée de distancer ou contrer ses concurrents, de changer de dimension, de consolider son secteur, d’acquérir un savoir-faire et d’ajouter d’autres axes d’amélioration à son activité sans pour autant investir massivement en R&D. Ceci aidera à améliorer la réputation de l’entreprise dans l’ensemble et lui offrira de nouvelles opportunités sur le long terme. Quant à l’avantage organisationnel recherché par les leaders de demain, il se traduit par la possibilité d’attirer les meilleurs salariés de son secteur, ceux qui ont du savoir-faire et des compétences avérées, de réaliser des synergies et de rationaliser ou mutualiser les coûts.
Cette multiplicité d’avantages a rendu la croissance externe un outil de développement efficace à la portée des PME ambitieuses qui souhaitent s’affirmer et faire réussir leur business plutôt qu’une stratégie de développement à l’apanage des grands groupes.
Toutefois, la croissance externe n’est pas dépourvue de dangers !
L’acquisition a de nombreux avantages, mais comme toute approche stratégique elle a des inconvénients qui doivent être bien étudiés avant de s’engager dans une telle démarche. Pour commencer, il y a la nécessité de mobiliser des fonds importants rapidement et ceci n’est pas évident pour tous les dirigeants. En effet, certains d’eux n’accepteraient pas de supporter le risque d’un endettement assez lourd ou une ouverture du capital. Ce sacrifice doit donc être pris en considération parce qu’une fois que vous échouez d’estimer vos prévisions financières, vous risquerez de perdre la main sur votre entreprise.
D’autre part, la société qui se développe par croissance externe n’a plus un parfait contrôle de ses activités, puisqu’elle doit composer avec une autre société, respecter ses acquis et ses ressources internes et tacher à soutenir des aspirations et des buts convergents. En effet, le rapprochement entre deux entités demande une bonne adaptation des salariés et des deux cultures d’entreprise différentes, sinon vous risquez de voir le climat social se détériorer rapidement.
Ceci nécessite un travail de management important pour éviter un éventuel choc des cultures d’entreprises ou des conflits sociaux qui mèneront à une perte de motivation de l’ensemble des salariés. Les enjeux sociaux doivent donc être bien maitrisés pour avoir les gains attendus de cette opération de croissance externe. Vous pouvez consulter cet article pour découvrir les meilleures démarches qui soutiennent votre développement à l’extérieur : Acquisition ou alliance : quelle démarche soutiendra le mieux ma croissance externe ?
En gros, veillez à bien étudier votre démarche de développement externe parce que si vous vous vous engagez dans une opération d’acquisition non-maîtrisée, cette aventure risquera de déstabiliser l’ensemble du groupe, de nuire à l’évolution de votre entreprise et pourra même mettre fin à sa survie. Par la fin, le coup dur à encaisser sera de payer trop cher une acquisition dont les bénéfices s’avéreront être surévalués. Soyez-en conscient !
Pour garantir la réussite de votre croissance externe, respectez ces conditions !
Pour être sûr de vous engager dans une opération d’acquisition réussie qui vous garantira les bénéfices attendus derrière cette croissance externe, prenez ces conseils en considération. Avant toute chose qu’il faut que vous ailliez une démarche méthodique, bien réfléchie et pleine de rigueur pour éviter tous les inconvénients de cette stratégie de croissance. Ainsi, demandez de l’aide auprès des spécialistes indépendants, qui n’ont pas d’intérêt propre dans l’opération, qui auront un avis objectif et qui vous donneront les meilleurs conseils pour structurer votre approche.
Un autre point important, pendant la phase d’audit, n’hésitez pas à consulter un expert-comptable qui aura les compétences et l’expertise nécessaires pour vérifier la santé financière du cédant et l’exactitude des chiffres avancés. Dans ce cas, vous éviterez des erreurs de surestimation éventuelle et vous disposerez d’un aperçu détaillé et véridique de la situation dans l’ensemble. Il est aussi recommandé d’intégrer un avocat en droit social dans cette démarche qui vous aidera à éplucher tous les contrats de travail, un fiscaliste qui vérifiera que l’entreprise s’est bien acquittée de tous ses impôts et autres taxes, etc…
L’aide de ces experts sera d’une grande utilité : elle vous facilitera certaines tâches et vous aidera à voir plus clair pour que vous puissiez prendre votre décision finale. Faites-vous également accompagner pour arrêter un plan d’intégration avant même de signer l’acquisition. Vous éviterez ainsi toute période d’incertitude post achat, qui peut notamment conduire à des conflits sociaux.
Pour finir, vous avez la possibilité de prendre conseil auprès d’une Direction régionale de Bpifrance, de la structure Corporate Finance de votre banque ou auprès de sociétés de conseil spécialisées dans les fusions-acquisitions d’entreprises, pour réaliser le montage financier qui est une étape très délicate. LE choix de vos partenaires
Le choix de vos partenaires de croissance externe est capital… ne le négligez pas !